samedi 1 novembre 2008

VISITE EARL "Les Blés en herbe"


Nous avons visité l'exploitation à Perreuse de Baptiste Delhomme, l'un des deux maraichers qui fournissent vos paniers de légumes :

Le « jardin de Baptiste » se situe dans une cuvette assez profonde sur des sols assez différents (argilo-calcaire type Forterre sur un versant et sables + pierres noires type Puisaye sur l’autre versant, avec une bande de terre noire entre ces 2 versants vestige d’un ancien étang asséché dont il ne reste qu’un ruisseau). Pour y accéder, on utilise le « chemin du paradis » ça ne s’invente pas…et on aboutit sur les 6 ha traversés par une source. Bien que domestiquée par Baptiste, il assure ne pas s’en servir beaucoup, l’humidité naturelle du lieu assurant l’essentiel. L’environnement est très préservé : haies (fusain, cornouiller, aubépine, ronce, églantier...), bosquets, de beaux arbres.

Trois personnes travaillent sur l’exploitation : Virginie, Baptiste et Nicolas. Baptiste s’est installé voici 4 ans sur des prairies permanentes naturelles ce qui lui a permis d’obtenir aussitôt le label AB. Puis, il s’est associé avec Virginie, qui en plus élève des poules pondeuses au village de Saints, et avec Nicolas qui a pour projet de faire du pain à partir du printemps 2009 (le four est prêt et le blé récolté, reste à peaufiner la fabrication du pain) . Quant à nous, cinq personnes ont participé à la visite :Sylvie, Christian et sa compagne, Joël et Roland.

Techniquement, plusieurs bandes sont en production et alternent en rotation avec une parcelle de céréales (pour le pain) et une parcelle d’herbe en partie utilisée pour l’élevage de porcs. Les légumes occupent 2 ha .Le travail de ces parcelles se fait surtout avec des outils à disques et à dents. Pas de labour, pas d’outils animés qui tueraient les vers de terre. On conserve ainsi les mottes, ce qui limite l’érosion (pentes). L’amendement est réalisé avec un compost bio d’une ferme voisine dont les bêtes pâturent en prairies naturelles.
La lutte contre les maladies n’est pas systématique ni préventive ce qui se répercute par des baisses de rendement, mais c’est un choix délibéré. Pour les traitements, peu de soufre et de cuivre et utilisation de purin d’orties qui sert à la fois d’engrais et d’activateur de défense immunitaire des plantes. Il en est de même pour le désherbage qui est effectué soit manuellement soit avec 2 ou 3 passages de herse-étrille en tout début de culture. Baptiste a fait le choix de ne pas utiliser de paillage plastique (même le biodégradable, car il est fait à base de maïs conventionnel). Les insectes ravageurs et limaces sont limités par leurs ennemis naturels (crapauds, merles, coccinelles ...) qui se développent bien dans ce milieu préservé.
Plantations effectuées le plus possible sur des planches. Les légumes sont en rangs espacés de 50 cm (aération+++ et herbes---). Cet écartement permet de coïncider avec la dimension des outils.


Les cultures de Baptiste et Virginie sont pour l’instant beaucoup axées sur les légumes racines (radis, navets, radis noirs, ) (peu de tunnels). Deux tunnels (achetés neufs) sont visibles au jardin (courgettes et tomates dont les variétés ne sont pas des hybrides qui selon Baptiste sont plus productives mais ont moins de goût), un autre tunnel implanté chez son père qui sert prioritairement pour la production de plants et salades, mâche, tomates. Comme chez tous les producteurs bio, un contrôle annuel et un contrôle inopiné tous les 2 ans sont effectués par Ecocert (organisme choisi par le producteur) et l’agrément confirmé.

Ce qui ressort de cette visite, c’est une impression de respect des cycles naturels de production et d’attention particulière à la manière de traiter les cultures le plus biologiquement possible. Aussi se dénote très grande cohérence avec une recherche de la diversification et de l’autonomie (production de légumes, pain, volailles, œufs, cochons).
Ces pratiques sont certes différentes d’un producteur à l’autre mais celles-ci sont conformes au cahier des charges.

Toutefois, il serait urgent de veiller à « boucler la boucle » au niveau des productions par respect pour l’autre producteur et des amappiens.
Des choix sont à faire par Baptiste et son équipe.
Quant à l’accueil, il fut extrêmement cordial et le pâté de Virginie sur le pain de Nicolas succulent. Le p’tit coup de blanc de Baptiste a généré un retour légèrement fun pour quelques uns d’entre nous.

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